Ceci est un terrain de jeu et d'expérimentation. À la base, mon intention est de sortir de leur coma des pièces de musique qui traînent au fond de mes disques durs depuis divers degrés d'éternité. Je suis guidé d'abord par l'inspiration (évidemment), c'est-à-dire par ma disposition particulière au moment de plonger ma lampe-torche dans le poussiéreux caveau et ensuite, par l'importance relative que j'attache à cette chanson, celle-ci étant informée par l'urgence d'en faire une documentation minimale (c'est pourquoi je m'empêche pour le moment de reprendre des morceaux mal enregistrés du passé mais pour lesquels je dispose d'un témoignage audible, par exemple), d'une part, par son intérêt et sa pertinence actuelle (principalement au plan social ou politique, à dire vrai) d'une autre et finalement par le degré de probabilité que cette pièce puisse être reprise par un autre artiste.

vendredi 11 mai 2012

Aux Armes



Ce sont les événements du printemps québécois qui m'ont remis ce vieux très vieux morceau dans la tête. J'ai découvert avec étonnement qu'il n'y avait pas grand chose à faire pour qu'elle soit écoutable. Je n'ai pas refait la basse (un volontaire ?), je me suis quand même pas mal déchiré sur la batterie, mais y a tout de même des places à prendre. Vlà !

À l'origine, j'ai écrit ce morceau pour 332 m/s, un groupe cendrillon que Louis Sédillot et Chantal Leclair avaient formé pour présenter un projet francophone au concours de CKOI l'Empire des futures stars. Ils m'avaient invité avec une semaine de délai avant de remettre le démo. Acceptés dans l'événement, il nous a fallu rapidement écrire tout un tas de morceaux, d'autant que les choses se sont précipitées, avec notre éventuelle présence en finale et tout ce qui a suivi (ça fera un joli roman, croyez-moi).

Un jour Chantal passe me rendre visite et je lui fais entendre Aux Armes, que je viens de terminer et qui me faire presque pleurnicher de fierté et d'émotion militante. Faut dire que je venais d'échantillonner une stratocaster et que je m'étais déchiré à séquencer des grooves des jours durant de manière à les faire sonner comme de vraies guitares (ce qui m'a pris 20 minutes hier en jouant simplement pou-le-vrai). J'appuie sur PLAY d'un doigt tremblottant et je ferme les yeux, tout rempli d'orgueil. Une fois le morceau terminé Chantal fait :
— Bon. Ouain.
— Bon, ouain ?!
— Ouain. Spa ta meilleure.
— Euuh.
 — Je la trouve quand même pas mal ordinaire.
 Et ça a été presque la fin de cette pièce, remisée depuis 1993. Eh, eh, eh.

Le batteur du projet et moi étions assez férus de Manu Katche, dont j'avais programmé une sorte d'ambitieuse imitation. Quant à la basse, c'était une reproduction fidèle de ce que j'avais trouvé sur ma cinq cordes (dans la tonalité d'origine, l'ambitus descendait jusqu'au si-0), mais comme je n'avais pas ce qu'il fallait pour enregistrer chez moi, je l'avais rejouée au Kurzweil. Depuis quelques jours je regarde ma basse qui traîne au mur et j'essaie de me souvenir comment jouer un pareil truc. Ça me ferait bien plaisir que quelqu'un s'y colle à ma place.

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